Alliance Universelle
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Lettre
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Lettre à Alain Gest

Député



Avignon, le 29 janvier 1996

à

Monsieur Alain Gest
Député
Assemblée Nationale
126, rue de l'Université
75355 Paris 07 SP


Monsieur le Député,

J'ai pris connaissance du rapport de la Commission d'enquête que vous avez présidée, à propos des sectes.

Après les très graves événements qui se sont produits, je comprends la détermination de la représentation nationale pour assurer la permanence des valeurs républicaines que sont les libertés individuelles et l'ordre public.

Vous soulignez, en ce rapport, la difficulté de situer la frontière entre: «le fonctionnement « légitime » et la zone dangereuse », « la cécité et la suspicion généralisée», mais votre volonté d'agir sans a priori.

Aussi suis-je stupéfaite, en poursuivant ma lecture, de découvrir les arguments avancés à l'encontre de l'association « Alliance Universelle » que je préside actuellement.

Ces accusations, même formulées au conditionnel, sont trop graves pour laisser flotter la suspicion qui en résulte, heurtant l'honneur et la dignité de tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs d'humanité que veut promouvoir, par son objet, notre association.

Celle-ci fonctionne en toute transparence, respectant formellement les lois qui la régissent. Elle tient une Assemblée Générale Ordinaire annuelle et des réunions du Conseil d'Administration, dont les membres sont élus démocratiquement. Elle ne manque pas de déposer, en toute liberté, depuis son inscription au Journal Officiel, les résultats financiers annuels de son activité au Centre des Impôts d'Avignon.

Tout cela est, bien sûr, vérifiable.

Ce sont l'objet et les activités de l'association qui sont l'essentiel propos de ma démarche auprès de vous.

Vous nous avez, en effet, désignés en terme de « secte », susceptible, je vous cite : «d'inciter la rupture de l'adepte avec son environnement d'origine».

Or, une telle attitude serait fondamentalement contraire à nos convictions.

L'Alliance Universelle a été constituée exclusivement pour être la structure juridique aidant à la diffusion d'une pensée. Les ouvrages qui en sont le support peuvent être mis ainsi à la portée de tous, grâce à ceux qui, parmi les lecteurs, décident, au moyen d'une cotisation modique au demeurant, de contribuer notamment à l'abaissement de leur prix.

Il était pour nous inconcevable que la diffusion de ces ouvrages serve à un quelconque commerce.

Nous avons donc choisi le moyen associatif que l'Etat offre comme outil d'action à tout honnête citoyen.

Il serait par trop scandaleux que ce choix se retourne contre nous, et soit utilisé pour dénaturer l'activité de l'association.

Lorsqu'il est fait mention que « la secte, au contraire des Eglises, se situe en retrait par rapport à la société globale et tend à refuser tout lien avec elle et même tout dialogue », c'est, pour exacte qu'elle puisse être à l'égard de certains groupements, une attitude totalement contraire à nos conceptions de la vie sociale de l'individu.

Nous pensons que les lois fondamentales de l'essor de l'homme, en tant que créature de Dieu, sont l'Amour, le Bien, la Liberté et qu'il appartient à chacun, s'il en fait le choix, d'en épanouir les valeurs devant être le ciment des qualités humaines nécessaires à l'harmonisation des relations sociales.

Il ne peut donc, pour nous, être question d'un retrait et, a fortiori, d'une coupure avec la société car c'est par l'échange entre les divers courants de pensée que chacun peut évoluer positivement. Il serait pour le moins incohérent de notre part d'avoir un comportement contraire, notre souci étant de développer, au gré de réunions et conférences, la compréhension et l'application de ces valeurs.

Vous conviendrez avec moi que toute connaissance acquise, d'ordre politique, philosophique, spirituel, etc modifie le regard posé sur les gens et les choses de celui qui la reçoit. L'essentiel est ce que l'on en fait.

Si nous avons choisi d'intituler notre association : « Alliance Universelle », c'est que les valeurs sur lesquelles elle repose tendent, par-delà les croyances et les oppositions, à unir les hommes et non à les diviser.

C'est là, je pense, faire preuve d'oecuménisme.

Vous classez d'autre part l'association dans la rubrique : « Evangélique », comme type dominant.

Je n'ai nulle envie de vous contrarier sur ce point, puisque nous pensons, selon la parole de Jean l'évangéliste, que « le Verbe s'est fait chair », se manifestant par «Jésus» afin de redonner au monde le sens de l'Amour et du Bien, ces lois essentielles de la vie.

Convenons ensemble qu'il y a encore beaucoup à faire ! Nous sommes, à cet égard, conscients du chemin qu'il nous reste à parcourir.

Vous inscrivez également : type associé « guérisseur ». Logique, car n'est-il pas écrit, en effet, dans l'Evangile, que « Jésus » accomplissait non seulement de multiples guérisons, voire des miracles, mais proclamait aussi: « Celui qui croit en moi fera lui-même les oeuvres que je fais et en fera encore de plus grandes ». (Jean, XIV12)

Il incitait chacun à guérir les malades. (Matthieu, X-8 Marc, XVI-18 Luc, IX-1, 2)

Et ceci pour faciliter la prise de conscience du divin.

Demander ainsi à Dieu d'ôter la douleur, selon la Parole évangélique, n'est-ce pas, au-delà de tout a priori philosophique, le meilleur moyen de s'assurer pratiquement de Son existence ? S'Il est réellement le Bien et l'Amour ?

Il y a, devant la souffrance du monde, des millions d'athées, d'agnostiques, preuve que l'existence d'un Principe créateur et d'une finalité dévolue à la création ne sont pas démontrées.

Nous faisons partie de ceux qui cherchent à comprendre, qui veulent connaître et vivre la raison d'être de l'homme.

Nous sommes donc à l'écoute de toute information susceptible d'enrichir notre compréhension des choses de la vie.

C'est pourquoi nous ne nous considérons nullement comme des « guérisseurs ». Car le mal, quel qu'il soit, est la conséquence de l'ignorance des Lois régissant notre création. Chacun se doit donc, en cas de maladie, d'avoir recours à la médecine, nécessaire pour aider au maintien de l'équilibre existentiel, jusqu'à la prise de conscience des valeurs d'Esprit à épanouir, qui établiront l'Harmonie. Il ne s'agit pas de se jouer la comédie de la foi, puisque la véritable prière doit porter fruits instantanément.

Avec ce qui précède, je souhaite vivement, Monsieur le Député, que vous compreniez mieux ma stupéfaction face à la défiance qu'engage votre rapport à l'encontre de notre association.

S'il est, je vous l'accorde volontiers, de votre devoir d'observer tout disfonctionnement des règles publiques, le danger pernicieux serait de suspecter a priori d'une velléité de manipulation sur autrui quiconque prône l'élaboration de telles qualités.

Celles et ceux qui lisent nos ouvrages y puisent une information concernant la grande interrogation sur la raison d'être humaine : pourquoi existons-nous ? sommes-nous un prodigieux accident de la course des énergies cosmiques, fruits du hasard ou d'une volonté de l' Esprit, pour une finalité précise ?

Toute vérité, perçue un moment donné, évolue constamment ; les chercheurs sincères le savent.

Pour nous, le doute qui ne quitte guère l'honnête homme est l'aiguillon d'une recherche plus approfondie. Il est donc dangereux, c'est certain, de s'enfermer dans une « croyance », qu'elle soit religieuse, scientifique ou politique.

Qui a la preuve absolue de quoi, de qui ?

Il est, en conséquence, vital d'éveiller, d'accroître son sens critique, par le dialogue, l'échange avec ce qui semble différent.

Il est primordial que chacun apprenne à s'individualiser, devenir autonome en ses pensées, en ses actes; ce qui n'est nullement évident car combien souhaitent être assistés ! Ce qui aide, il est vrai, au phénomène sectaire.

Tout à l'opposé, nous expliquons, tâche délicate et difficile, que nul ne peut vivre à la place d'un autre, qu'il appartient à chacun d'apprendre à se responsabiliser; et que ce « travail » commence au sein des cellules de base que sont le foyer et la famille, puis continue au coeur du tissu social. C'est obligatoirement là que s'effectue l'apprentissage des valeurs formant une société équilibrée, harmonieuse dans sa diversité. Comment pourrions-nous donc envisager de les briser !

L'hérédité nous lie tous, en effet, au détour de quelque gène; nous sommes la famille humaine, qu'on le veuille ou non. Il ne peut y avoir d'exclus.

Eu égard à ce que, publiquement nous exprimons, vous comprendrez qu'il n'est, au sein de l'Alliance Universelle, aucun « adepte », aucune « communauté », aucune « hiérarchie »; nous sommes tous égaux face à la formation de notre être, chacun étant totalement libre de ses agissements.

Il ne saurait être question de « gourou » ou de « maître ».

L'Evangile ne nous rappelle-t-il pas à cet effet, qui incite à méditer :

« Mais pour vous, ne désirez pas qu'on vous appelle rabbi ou docteurs ; parce que vous n'avez qu'un seul maître ou docteur, et que vous êtes tous frères.

N'appelez aussi personne sur la terre votre Père; parce que vous n'avez qu'un Père qui est dans les cieux. Et qu'on ne vous appelle point maître ou conducteur, parce que vous n'avez qu'un maître ou conducteur, qui est le Christ. »
(Matthieu XXIII, 8,9,10)

De tout coeur nous voulons participer à l'évolution de la pensée humaine, en apprenant à écouter en nous la voix de la Conscience.

Nous sommes à votre entière disposition, pour toute entrevue que les instances mises en place souhaiteraient proposer, pour toute visite, vérification, jugées opportunes.

Je vous prie de croire, Monsieur le Député, en l'assurance de mes sentiments les meilleurs.

 

 

Pour le Conseil d'Administration,

la Présidente,

Jacqueline Roux.