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Reflexions sur la raison d’être humaine

par Jacqueline Roux

L’ère de tous les possibles !

Je suggère qu’il serait sage, quelle que soit notre inclination, de prendre la décision d’ouvrir en notre existence un “chemin de lumière”… Qu’aurions-nous à perdre, dirait Blaise Pascal ? N’aurions-nous pas à gagner un peu plus d’humanité ? Et qui sait les découvertes que nous ferions ?

Nulle absurdité dans ce pari puisque la logique veut que tout élément créé dépend d’une volonté créatrice… Nous n’allons pas nous engager sur le chemin des croyances, mais à la découverte de “l’hypothétique” Ingénieur, Initiateur des richesses et splendeurs de la Nature.

Si donc le Créateur demeure pour nous l’Inconcevable, voire l’Impensable, la Création qui nous émerveille est bien, elle, tangible.

A cet effet, la théorie de l’Evolution dévoile un champ étendu de connaissances, éclairant l’enchaînement d’un processus qui, au cours de milliards d’années, de la particule la plus infime, est parvenu à faire naître la vie, conduisant à la pensée, à la Conscience, ouvrant une ère nouvelle, celle de l’Homo Sapiens, dont le cerveau est achevé ; si bien achevé d’ailleurs que, depuis le début de cette épopée humaine, aucune variation mesurable, pense Teilhard de Chardin, ne semble avoir perfectionné l’instrument de notre pensée.

Ne pourrait-on envisager cette création, dont nous sommes issus, comme le Grand Livre explicatif qu’il nous appartient de découvrir et décrypter ; tout d’abord avec intelligence et raison ; puis avec notre ressenti, le besoin de nous éprouver vivants.

Si la création, notre existence même, n’avaient pas de raison d’être, pourquoi éprouvons-nous le goût de vivre ? En effet, si nous sommes en harmonie, nous partageons tous ce même besoin, non pas dans la solitude mais, comme l’écrit Teilhard de Chardin, dans l’échange, la compréhension, dans l’amour.

Nul ne peut honnêtement réfuter cette évidence.

Plus nous aimons, plus nous suscitons en nous le besoin que la vie point ne s’arrête. Il y a bien une raison à cela ! Dans le cas contraire, l’existence serait atroce… Parvenir à un tel degré de sensibilité pour, en fin de course, disparaître ?!…

En toute la création, seule la race humaine est en capacité d’éprouver, d’exprimer cette soif… N’est-ce pas une nouvelle porte à ouvrir ? …

Si nous pensons à l’élaboration de nos sentiments – sans oublier la merveilleuse possibilité que nous avons d’inventer, innover, nous adonner à tous les arts qui aident à l’épanouissement de notre sensibilité – notre raison à nouveau s’interroge : comment cela peut-il provenir de la simple matière ?

Puisque nous évoluons au sein d’un prodigieux univers et que rien ne vient de rien, il semble judicieux de penser, comme Leibniz, que si nous existons, l’Etre nécessaire existe également.

A l’exemple de Kant, considérons notre liberté de choix comme l’outil essentiel permettant le sens moral et nous sortant du troupeau assujetti à l’instinct, ce qui nous conduit à l’individualité.

En outre, se sont, au cours des âges, affirmées des sensibilités qui ont parlé de vie éternelle, expliqué une voie à suivre. Ils ont, pour certains dont notre mémoire collective a retenu l’intervention, ôté la souffrance afin de prouver que le mal n’est nullement une fatalité, une partie intégrante, constante, et obligatoire de la race humaine ; et que l’Esprit est un Etre d’Amour qui jamais ne juge ni ne condamne, contrairement aux croyances installées.

Des groupes se sont agrégés autour d’eux puis, au fil du temps, autour de ce qui avait survécu de la Parole transmise, souvent altérée par l’incompréhension, générant des croyances et non une pratique féconde génératrice d’harmonie, telle que promise dans les Ecritures.

Luc Ferry, dans son ouvrage « Apprendre à vivre », nous rappelle que les philosophes grecs pensaient que le passé et le futur sont les deux mots qui pèsent sur la vie humaine ; le passé n’est plus et le futur n’est pas encore ; pourtant, dit-il, nous vivons presque toute notre vie entre souvenirs et projets, entre nostalgie et espérance. A force de regretter le passé ou d’espérer en l’avenir, nous finissons, ajoute-t-il, par manquer la seule vie qui vaille d’être vécue, celle qui relève de l’ici et du maintenant.

Judicieux constat car notre existence est la seule offre pour une investigation de notre raison d’être. Si nous ne le comprenons pas, nous ne pouvons, en effet, ni penser, ni agir librement, travaillés que nous sommes par la sourde inquiétude de l’irréversible. Il ne s’agit nullement d’attendre quelque intervention extérieure qui nous sauvera de l’angoisse de perdre ceux que nous aimons ou de l’horreur de notre propre disparition.

Ce “salut”, affirme-t-il, doit venir de nous-mêmes, par notre volonté, par nos propres forces, en faisant usage de notre simple raison. Je le pense également, estimant que nous sommes entrés dans l’ère de tous les possibles.

Une autre réflexion me vient à l’esprit : le “croyant” peut-il honnêtement affirmer qu’il a tout mis en œuvre pour appliquer les divers enseignements reçus au cours des âges ?

Qui a vécu réellement, jusqu’au bout de leur réalisation, les paroles inscrites notamment dans les évangiles : « Aimez-vous les uns les autres - Tu ne tueras pas - Perfectionne-toi - Ne cherche pas à convaincre mais montre l’exemple du Bien - Va vers ton frère, au nom de l’Amour ôte sa souffrance… » ?

Certes, le Christianisme, écrit-il encore, a apporté « la conviction que l’humanité est Une ou qu’elle n’est pas. Dans le jargon philosophique, mais il prend ici tout son sens, on peut dire que le Christianisme est la première morale universaliste.

Cela dit, la question du salut, comme toujours, n’est en rien réglée par celle de la morale, avec laquelle elle ne se confond pas. »

Il est donc essentiel d’éclairer différemment les chemins de la connaissance.

Ce fut l’objet des écrits de Georges Roux, au début des années 1950, qui expliquaient que la foi véritable n’est pas une croyance mais qu’elle doit parvenir à la Connaissance. La croyance peut être un danger si elle n’est pas soumise à la raison, et peut être l’objet de toutes les absurdités, allant contre le bon sens, jusqu’à nous entraîner dans le contraire du salut.

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