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Reflexions sur la raison d’être humaine par Jacqueline Roux Les germes du développement humainDans cette création où tout s’agite, procède, se développe, vit, selon des lois immuables, un rythme inexorable, où tout est mouvement, où tout est règle, borne, loi, prévisions, où tout est lié, fixé, tracé, conçu, déterminé, il est un être et sa race, emporté comme tout au rythme de l’univers, ayant “l’effarant” pouvoir d’être libre. Libre totalement, fût-ce de s’opposer aux Lois de l’Univers ; même de s’opposer au Créateur de l’Univers, avec, pour conséquence, son existence terminée, le “libre retour” (!) au néant d’où il est issu. Comment allons-nous pouvoir guider nos choix sur la voie de notre épanouissement en l’Esprit ? Nous disposons d’un corps ayant les mêmes fonctions que celui de l’animal et, comme celui de toutes espèces vivantes, faisant étroitement partie de l’Univers, possédant de surcroît toutes les dispositions nécessaires à la réalisation du but envisagé : l’épanouissement de notre germe d’âme, la graine dont parlait “Jésus”, dans la parabole du semeur. Cette possibilité d’âme – et non une âme définitivement constituée, selon la croyance de beaucoup – procure à l’homme le sens moral dont parle Kant, en fait la “voix de la conscience” qu’il est libre d’écouter – ou non – pour lui permettre de devenir, par son choix, réellement un humain. L’œuvre, qui a permis notre naissance, poursuit son évolution dans la pensée humaine et fait naître de plus en plus – selon les termes de Luc Ferry dans son ouvrage « L’homme-Dieu ou le sens de la vie » – “la libre décision individuelle”, qui est la suite normale et combien importante pour la formation de notre personnalité. Pourtant, jusqu’à ce que la sensibilité humaine comprenne le sens de sa création, de cette individualisation naissent parfois de nouveaux drames, issus de l’opposition des égoïsmes inhérents à l’état de… “créature” qui, ayant reçu l’existence sans l’avoir demandée, veut toujours recevoir, sans exiger d’elle la construction nécessaire à l’harmonie de ses comportements. Pour épanouir notre être, il semble donc primordial d’apprendre à nous fortifier de la Substance du Créateur, car seule sa Substance est vie ; seule elle permet l’évolution nécessaire de la pensée, amenant à l’Humain. Or, comment parvenir à cette action vitale de nous-mêmes si l’Esprit demeure encore pour nous l’Inconcevable ? Nous faisons partie intégrante d’une œuvre que nous n’avons pas créée ; apprécions, en premier lieu, la création en la respectant, en épanouissant ses richesses plutôt que les détruire, première étape pour en découvrir la Source, le point “Omega” de Teilhard de Chardin. Pour aider à cette connaissance, les “Envoyés”, évoqués plus avant, ont éclairé le chemin de la compréhension des hommes. Or, quels que soient les lieux ou les époques, il paraît évident que leur message fut toujours incompris et, en conséquence, non vécu. Pour ne citer que les évangiles, l’exemple est éclairant ; le Verbe, par Jésus, énonça les vérités essentielles de multiples façons ; renouvelées, après 2000 ans d’évolution, sous la plume de Georges Roux : « Vous n’aimerez vraiment Dieu que lorsque vos efforts de vivre tendront à faire cesser toutes différences entre les hommes, tendront à faire rayonner partout et seulement la fraternité et l’Amour. Ce n’est que lorsque, mêlés aux autres hommes, vous saurez les aimer tous et véritablement comme vos frères, que vous saurez Aimer Dieu réellement de tout votre cœur, et être devenus vraiment Ses enfants. » La devise républicaine française – Liberté, Egalité, Fraternité – n’illustre-t-elle pas cette invite à une attitude véritablement humaine ? Homme, qui donc es-tu ? La réponse nous parvient claire et précise : « Un passager éphémère si tu ne veux aimer la vie, le Bien, de toute ta volonté. Mais si tu choisis librement le Bien, si tu veux la vie, si tu veux l’Amour véritable, si tu désires aimer et devenir présence d’Amour : tu es un être merveilleux en puissance, pétri d’Amour et de Lumière, image de Celui qui te veut pour Son fils, pour qui les plus belles joies de la Terre ne sont que faible écho, pâle reflet de l’Avenir. Si donc, ouvrant les yeux, tu veux ta vérité, tu sais que tu es sur la Terre en apprentissage, pour forger librement les qualités de cœur nécessaires à l’épanouissement de tes capacités de continuer un jour à vivre, “ailleurs”, sans le soutien de ton corps. » Nous serions donc éternels à la mesure de notre réel désir de vivre, dans la connaissance et la pratique de l’Amour. Car il ne s’agit pas de le dire mais de le prouver par notre comportement, nos actes.
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