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Reflexions sur la raison d’être humaine

par Jacqueline Roux

La souffrance en question

S’impose, alors, la question essentielle :

D’où proviennent le mal, la souffrance, si la loi de notre création est l’Amour ?

Luc Ferry, toujours dans « Apprendre à Vivre », répond ainsi :

« Trop belle aussi, et tout aussi peu crédible, l’image d’un Dieu qui serait comme un père avec ses enfants. Comment la concilier avec l’insupportable répétition des massacres et des malheurs qui accablent l’humanité : quel père laisserait ses enfants dans l’enfer d’Auschwitz, du Rwanda, du Cambodge ? Un croyant dira sans doute que c’est le prix de la liberté, que Dieu a fait les hommes libres et que le mal doit leur être imputé. » Nous venons, en effet de l’expliquer. Il poursuit : « Mais que dire des innocents ? Que dire des milliers de petits enfants martyrisés au cours de ces ignobles crimes contre l’humanité ? Un philosophe finit par douter que les réponses religieuses suffisent. Il finit toujours plus ou moins par penser que la croyance en Dieu, qui vient comme par contrecoup, en guise de consolation, nous fait peut-être bien perdre davantage en lucidité qu’elle nous fait gagner en sécurité. Il respecte les croyants, bien entendu… »

Pour Luc Ferry – et pour chaque être humain – la souffrance est intolérable, plus encore au regard de l’enfant totalement innocent…

Les religions n’apportent en effet, aucune réponse satisfaisante, surtout lorsqu’elles tendent à magnifier la souffrance !…

Jean-Paul Sartre était athée… même si sa conception de l’existentialisme paraît n’être pas antagoniste avec la notion d’un Dieu créateur, source de valeur.

Rappelons ce qu’il en écrivait :

« L’existence précède l’essence, cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialisme s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et il sera tel qu’il se sera fait. L’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait. Si vraiment l’existence précède l’essence, l’homme est responsable de ce qu’il est. Ainsi, la première démarche de l’existentialisme est de mettre l’homme en possession de ce qu’il est et de faire reposer sur lui la responsabilité totale de son existence. Et, quand nous disons que l’homme est responsable de lui-même, nous ne voulons pas dire que l’homme est responsable de sa stricte individualité, mais qu’il est responsable de tous les hommes. Quand nous disons que l’homme se choisit, nous entendons qu’en se choisissant, il choisit tous les hommes. En effet, il n’est pas un de nos actes qui, en créant l’homme que nous voulons être, ne crée en même temps une image de l’homme tel que nous estimons qu’il doit être. Notre responsabilité est beaucoup plus grande que nous pourrions le supposer, car elle engage l’humanité entière. »

Je fais mienne cette pensée qui engage la responsabilité de l’humain face à sa propre élaboration, à la différence qu’il est visible que l’homme – ne s’étant pas créé lui-même – ne peut y atteindre sans une connaissance neuve du sens de son existence et, par là-même, de son Initiateur.

Les causes fondamentales de la souffrance semblent bien être l’indifférence de l’homme envers les lois de la création, donc envers lui-même…

Prenons l’exemple de la maladie : avant qu’elle ne se déclare, qui est suffisamment attentif aux signes avant-coureurs ?

Si nous suivons la pensée de Georges Roux, ils sont un signal d’alarme avertissant la sensibilité humaine de son égarement hors les voies de la croissance vitale. Ils sont la conséquence logique de nos choix entraînant les actes nuisibles à la formation de l’âme, à l’harmonie de l’homme et de la planète. Nous en subissons aujourd’hui les funestes conséquences.

Nous pouvons ainsi comprendre à quel point tous nos actes, toutes nos pensées, ont leur répercussion sur notre formation.

Combien encore sont convaincus que le Dieu d’Amour auquel ils croient leur envoie des épreuves, les punit pour leurs fautes !

Comment l’Esprit – s’Il Est – pourrait-Il agir ainsi envers une petite créature aussi insupportable soit-elle, alors qu’elle n’a pas demandé à vivre et à qui a été imposée l’existence ?!

Il serait le pire des despotes, vouant aux feux éternels ceux qui ne se soumettraient pas à Sa volonté !

Voilà un Créateur bien à l’image de l’homme vindicatif ! Je comprends bien ceux qui rejettent une telle monstruosité.

Dieu déteste la souffrance, Il ne juge jamais ni ne condamne. Mais l’homme est totalement libre de ses choix ; notion essentielle à retenir puisque l’œuvre qui doit prendre vie sur la Terre est œuvre d’Amour permettant la naissance de futurs esprits créateurs.

La liberté de nos choix implique que nous en assumions la totale responsabilité ainsi que leurs conséquences. Nous sont cependant offerts tous les éléments nécessaires pour retrouver l’harmonie. En premier lieu, ce que nous appelons la “voix de la conscience” ou ce que Kant nomme le sens moral, nous guidant sur la voie du Bien. Mais qui l’écoute vraiment ?…

Toutes nos pensées, nos actions, les meilleures comme les pires, imprègnent notre organisme et instillent une modification de nos comportements, au fil du temps ; la somme de notre personnelle évolution, au moment de l’acte procréateur, se transmet à notre descendance au long des générations. L’enfant né de notre chair en est l’héritier ; il n’est rien de plus logique. Preuve indéniable, le petit visage de l’enfant où se dessine la ressemblance avec sa famille.

Ce processus héréditaire est ainsi donné pour éclairer la voie de notre personnelle évolution : bénéfique lorsque nos choix sont positifs, terrible lorsqu’il entérine les effets de nos comportements aberrants – tabac, alcool, pollution, etc…

Longtemps l’homme a voulu se masquer cette évidence, certains allant jusqu’à invoquer quelque malédiction, pour fuir leur responsabilité. Les connaissances scientifiques l’obligent, aujourd’hui, à en prendre conscience.

La loi de l’hérédité – il est primordial de la comprendre – est ce moyen d’Amour pour aider, grâce à la naissance de notre enfant, à nous remettre en question pour développer notre véritable nature, dans le bonheur d’épanouir notre vie et celle de notre enfant, dans le Bien. Nous tournerons ainsi définitivement le dos aux comportements violents, destructeurs, génocidaires. Les ressources d’esprit que nous commencerons à produire nous deviendront d’autant plus précieuses que nous en transmettrons les moissons bienfaisantes à nos enfants, petits êtres innocents dont nous sommes pleinement responsables.

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